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Comment améliorer votre anglais à l’oral – Interview partie 1/2

Vous commencez à maîtriser l’anglais, vous savez faire de belles phrases pour vous exprimer sur différents sujets et pourtant, ça coince encore. Vous vous demandez bien comment améliorer votre anglais à l’oral, pour que l’on vous comprenne, et peut-être diminuer un peu votre accent Frenchie.

Parce que oui, l’anglais c’est plus que la grammaire et le vocabulaire.

Dans d’autres articles et vidéos, j’ai abordé certains sons, certaines prononciations difficiles et vraiment pas naturelles pour un natif francophone. Mais améliorer sa prononciation, l’intonation, ça passe aussi par l’écoute et le développement de l’oreille.

Et pour nous parler de tout ça, quoi de mieux qu’un coach vocal?

Rencontre avec Emmanuel Jublin

J’ai eu le plaisir d’interviewer Emmanuel Jublin, coach vocal et auteur du blog Votre Voix au Service de Votre Vie.

Emmanuel travaille beaucoup sur la prise de parole en public, et c’est un sujet que l’on retrouve chez les personnes qui doivent s’exprimer en anglais devant des collègues, clients, et partenaires. Dans le cas de l’anglais, c’est souvent la peur de ne pas savoir s’exprimer correctement et donc de ne pas être compris, qui crée un blocage.

 

Emmanuel parle couramment anglais et comprends donc parfaitement les nuances de la langue.

L’interview partie 1: identification des difficultés de l’anglais à l’oral

Nous avions tellement de choses à aborder qu’on a décidé de faire l’interview en deux fois, pour que ce soit plus digeste.

Dans cette première partie, on s’attache à identifier les difficultés rencontrées lors de l’apprentissage d’une langue étrangère, et en particulier l’anglais.

Cette interview est disponible en vidéo et en podcast. Retrouvez le podcast ici en haut de l’article, et sur J’Améliore Mon Anglais (Spotify, Apple podcast et Google Podcast)

Dans la version vidéo, j’ai ajouté sur Youtube les étapes clefs de notre conversation, pour vous permettre d’y revenir rapidement.

Les thèmes abordés pour une aisance en anglais:

  1. Les bénéfices de l’anglais dans le monde professionnel
  2. Les deux grosses difficultés en anglais
  3. L’échelle d’acquisition des compétences
  4. La Légende!
  5. L’importance de l’intonation
  6. Les différences de prononciation français / anglais
  7. L’usage de l’anglais avec les non natifs anglophones

L’échelle d’acquisition des compétences

Durant l’interview, Emmanuel nous explique les étapes de l’acquisition de compétences d’une langue étrangère (et de tout un tas d’autres sujets en fait!), nous permettant ainsi de prendre conscience de notre avancée et de l’effort à fournir selon notre niveau.

Les 4 étapes de l’échelle d’acquisition des compétences:

  1. Incompétence inconsciente
    On est dans cet état lorsqu’on ne s’est pas encore exposé à une langue. On ne sait rien de cette langue, donc on n’a pas conscience de notre incompétence.
  2. Incompétence consciente
    Emmanuel nous dit, à cette étape « je suis conscient que je ne suis pas encore compétent pour tel ou tel aspect ».
  3. Compétence consciente
    Etape essentielle de l’apprentissage! De la prise de conscience à l’étape précédente, on passe maintenant à l’action consciente. On fait le choix de développer nos compétences.
  4. Compétence inconsciente
    C’est le moment où l’on récolte les fruits de notre travail. On devient beaucoup plus libre et plus à l’aise. Les sons différents de la langue française sont acquis, l’intonation vient plus naturellement.

La compétence consciente

Je reviens sur cette 3ème étape qui est essentielle dans l’apprentissage d’une langue.

Étape particulièrement intense, elle nécessite une « mobilisation de concentration et d’attention ».

Il faut faire attention à tout!

L’écoute devient une écoute active. On s’intéresse aux sons; on se demande comment prononcer tel ou tel mot; on pratique par la répétition et le mimétisme.

Et surtout, on se concentre et on ne se laisse pas distraire. Emmanuel nous donne l’exemple d’un jeune conducteur qui ne maitrise pas encore les créneaux, et qui demande aux personnes présentes dans la voiture de se taire, le temps de se garer.

C’est exactement ça! Vous ne pouvez pas prêter attention aux sons, aux intonations, essayer des les répéter, de trouver la bonne position de la langue, des joues, de la gorge, pour reproduire un son… si en même temps vous écrivez un email ou préparez une présentation pour votre prochaine réunion.

L’anglais ne peut pas être en tâche de fond « pour s’en imprégner », il doit être au premier plan.

 

Apprendre l’anglais par l’écrit « rassure l’intellect » des adultes.

 

Arrêter de voir les mots

Toujours dans cette étape de compétence consciente et d’écoute active, on s’est posé la question du besoin de l’écrit par rapport à l’oral.

En effet lorsqu’on est enfant, on sait parler le français bien avant de savoir l’écrire. Alors pourquoi l’écrit en anglais est-il si important?

Emmanuel nous éclaire à ce sujet en mettant en avant la différence entre l’esprit d’un enfant et celui d’un adulte. Une fois que l’écriture est acquise, on en a besoin. Et apprendre l’anglais par l’écrit « rassure l’intellect » des adultes.

Une fois que l’on connait les mots à l’écrit, Emmanuel nous conseille d’arrêter de les voir avec les yeux, de les écouter et de les voir avec les oreilles. C’est essentiel pour l’imprégnation et l’imitation.

 

Ne soyez pas dans l’échec, c’est décourageant!

 

Célébrez!

Elément essentiel dans toute nouvelle aventure, célébrez vos succès!

Ne restez pas constamment bloqué sur la prochaine chose à améliorer. Jetez un coup d’oeil en arrière et célébrez le chemin parcouru. Sinon vous serez toujours en position d’échec, alors que le succès est un excellent moteur pour continuer à avancer.

  • Vous avez eu un échange en anglais par téléphone? Succès! L’interlocuteur n’a pas coupé court et j’ai pu répondre à ses questions.
  • Vous avez pris la parole lors d’une réunion en anglais (alors que vous aviez jusqu’à présent réussi à rester discret)? Succès! Ouf, voilà un cap de passé, et à priori les autres m’ont compris.

 

Une oreille peu entrainée aura du mal à entendre et différencier des sons qui ne lui sont pas familiers. 

 

La légende: Je chante faux donc je ne saurai jamais parler correctement une langue étrangère

Je pose à Emmanuel la question de cette légende qui permet aussi de se dédouaner quand on a des difficultés en prononciation.

Mais ce n’est bien qu’une légende!

Lors de notre échange, Emmanuel aborde le spectre sonore, ou la fréquence de chacune des langues. En effet, chaque langue se place dans des fréquences différentes, et une oreille peu entrainée aura du mal à entendre et différencier des sons qui ne lui sont pas familiers. 

Nous reviendrons sur ce sujet dans la deuxième partie de l’interview, mais je vous mets déjà ici un graphique mettant en avant les fréquences de quelques langues, afin de vraiment prendre conscience des ces différences.

fréquence sonore de l'anglais
Les fréquences de plusieurs langues (source: Callinter)

 

Pour mieux comprendre ce que cela signifie pour votre apprentissage de l’anglais, et quel est le lien entre l’oreille et la prononciation, Alfred Tomatis a proposé trois lois, ou hypothèses.

Les trois lois de Tomatis:

  1. “ La voix ne contient que ce que l’oreille entend” ou, dans un langage plus scientifique, “le larynx n’émet que les harmoniques que l’oreille peut entendre.”
  2. “Si l’on rend à l’oreille lésée la possibilité d’entendre correctement les fréquences perdues ou compromises, celles-ci sont instantanément et inconsciemment restituées dans l’émission vocale.”
  3. “La stimulation auditive entretenue pendant un temps déterminé, modifie par un phénomène de rémanence, la posture d’auto-écoute du sujet, et par voie de conséquence sa phonation.”

 

Anglais à l’oral: L’usage de l’anglais avec les locuteurs non natifs anglophones

Il y a deux aspects essentiels à la maitrise de l’anglais: comprendre et se faire comprendre.

Comprendre les non natifs anglophones

Il faut bien le reconnaitre, l’anglais étant la langue des échanges internationaux, comme une plateforme de discussion commune, la plupart des locuteurs ont une langue maternelle autre que l’anglais.

Résultat: leur anglais porte l’empreinte de leur langue natale. Tout comme on peut détecter un accent français chez certains, chez d’autres ce sera un accent espagnol, indien, chinois, etc. La difficulté dans ce cas est de comprendre l’anglais avec cette empreinte.

Seule solution: s’exposer à un maximum de sources variées. L’avantage c’est qu’aujourd’hui beaucoup d’experts dans de nombreux domaines, vont choisir de faire des documentaires ou des podcasts en anglais plutôt que dans leur langue natale, car ça leur donne plus de visibilité auprès des audiences étrangères.

Recherchez des « célébrités » ou experts de votre domaine d’activité dans d’autres pays, puis cherchez leurs interviews en anglais par exemple. Les TED sont aussi d’excellentes ressources d’apprentissage et d’exposition à des accents variés.

 

« Choisir de parler lentement c’est augmenter la capacité d’écoute des gens. »

 

Se faire comprendre

Emmanuel nous rassure à ce sujet et nous dit

« Je suis légitime si j’ai un bon anglais et que je parle assez lentement ». « Choisir de parler lentement c’est augmenter la capacité d’écoute des gens. »

Contre toute attente donc, pas besoin de parler vite pour donner l’impression que l’on parle bien.

Au contraire!

Pour se faire comprendre il est essentiel de prendre le temps de prononcer les mots correctement, de ne pas sauter des syllabes, et de mettre autant que possible une intonation adaptée aux mots et au message que l’on veut transmettre.

Désolée donc pour ceux qui aiment parler vite et beaucoup en français, il va falloir prendre votre mal en patience et ralentir le rythme. Mais vous devriez rapidement constater les bénéfices de ce ralentissement dans vos interactions.

 

Alors, rassuré? Rien n’est perdu. On a identifié les choses à améliorer, il est temps de mettre des actions en place.

 

L’interview partie 2: Les conseils d’Emmanuel pour améliorer votre anglais à l’oral.

C’est par ici!

 

En attendant, dites-moi en commentaire quelles difficultés vous rencontrez le plus en anglais à l’oral. Vous êtes-vous reconnu dans les thèmes de l’interview?

 

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